1 • Bien comprendre ce qu’est un crédit de trésorerie
Avant de négocier un crédit de trésorerie auprès d’une banque, vous devez d’abord comprendre ce que c’est. Pour faire simple, le crédit de trésorerie est un crédit à court terme exclusivement réservé aux professionnels.
Pour l’accorder, les établissements bancaires exigent le plus souvent des demandeurs une garantie qui peut prendre la forme d’un actif tangible (stock, marchandise, etc.). En règle générale, la limite du crédit accordé correspond à un pourcentage de la valeur de la garantie mis en gage.
2 • Faire en sorte que la banque comprenne votre activité
Retenez que la banque n’est ni votre associé, ni votre partenaire, ni votre investisseur. Elle fournit des prêts dans le but de faire des bénéfices. Elle ne se risquera donc pas à assumer les risques que vous prenez. D’ailleurs, les banques sont aujourd’hui encore plus prudentes depuis la mise en application des nouvelles réglementations.
Où veut-on en venir ? Vous devrez préparer un dossier solide avant de demander un crédit. L’objectif est de faire comprendre à votre banquier que la situation de manque de trésorerie n’est que passagère, et que votre entreprise possède le potentiel nécessaire pour atteindre de nouvelles hauteurs avec un petit coup de pouce.
Présentez une analyse de votre marché pertinente, étayez vos dires par des statistiques, accompagnez votre dossier d’un plan d’activité détaillé, etc…
3 • Demander le bon type de crédit de trésorerie
Vous avez le choix entre plusieurs types de crédit de trésorerie pour financer le cycle d’exploitation de votre structure sur le court terme :
Le découvert autorisé
C’est un service dans le cadre duquel votre banque vous autorise à emprunter à court terme un montant maximum défini à l’avance en contrepartie d’intérêts débiteurs appelés agios, également définis à l’avance.
Contrairement à ce qui se passe dans l’emprunt, vous ne pouvez faire appel au découvert que lorsque vous en avez besoin, c’est-à-dire, seulement lorsque votre compte est débiteur (inférieur à zéro). De plus, si le découvert demandé est faible, votre banque peut vous l’accorder même sans un accord préalable ;
La facilité de caisse
Elle est similaire au découvert en ce sens qu’elle doit être autorisée au préalable par la banque et ne permet que d’emprunter un montant maximum préalablement défini.
La différence est que la facilité de caisse ne peut être utilisée que pendant 15 jours par mois au maximum. Cela implique que votre compte doit être créditeur au moins 15 jours par mois. Cette « limitation » en fait une solution plus adaptée à un manque de trésorerie exceptionnel (défaillance exceptionnelle d’un client) ;
Le crédit campagne
C’est une solution de crédit de trésorerie spécialement pensée pour les activités saisonnières avec un chiffre d’affaires assez faibles. S’étalant sur une année, il vous permet de profiter d’un découvert sur plusieurs mois. Ce type de crédit amène la banque à prendre plus de risques.
En effet, si les résultats de l’activité sont médiocres, l’entreprise peut avoir du mal à payer son crédit. C’est pourquoi le crédit campagne n’est accordé qu’aux entreprises justifiant d’un passif financier stable.
Le crédit de financement des stocks
Cette solution vous permet d’obtenir une trésorerie supplémentaire en mettant comme garantie votre stock. Ce type de crédit peut prendre la forme d’une avance sur stock (livrer les stocks monétisables contre une aide financière) ou d’un financement de stock (délégation des achats à un organisme financier).
4 • Créer un dossier de demande complet
Avant de vous octroyer un crédit de trésorerie, votre banque procédera systématiquement à l’étude de la solvabilité de votre entreprise. Cette étude est basée sur l’analyse des documents comptables suivants :
- Bilan comptable des 3 années qui précèdent la demande ;
Compte de résultat : la décision de la banque se base généralement sur cet indicateur qui permet de vérifier les performances et la rentabilité d’une entreprise ; - Tableau de trésorerie : il doit être le plus précis possible afin de permettre à votre banquier de déterminer la situation de votre structure. La précision constitue également le signe de votre capacité à gérer efficacement votre trésorerie, un point qui pourrait jouer en votre faveur lors des négociations ;
- Prévisionnel d’activité : il doit offrir une évaluation relativement précise du montant des investissements à réaliser afin de remettre votre entreprise dans le vert.
5 • Rester transparent
Mentir au moment de négocier son crédit de trésorerie peut être tentant, écartez néanmoins cette idée de vos pensées. Retenez que pour espérer un crédit vous devez gagner la confiance de votre banque.
Pour ce faire, vous devez lui donner une vision claire de la situation de votre entreprise. Évitez de dissimuler les difficultés financières que vous avez rencontrées, car, votre banque s’en rendra rapidement compte.
Après, défendez votre business en mettant par exemple en avant votre maîtrise de la situation, votre maîtrise de votre marché, votre capacité de gestion, etc.
Un manque d’information peut conduire votre banque à surévaluer le risque que représente votre situation, et donc à vous refuser le crédit.
6 • Faire jouer la concurrence
Vous travaillez peut-être avec la même banque depuis de nombreuses années, n’oubliez néanmoins pas de vérifier les conditions proposées par d’autres pour voir si c’est plus avantageux ailleurs.
Certes rester fidèle à une banque peut vous aider à obtenir plus facilement un prêt, malgré tout, vous n’avez rien à perdre en vous informant auprès d’autres banques.
Un petit conseil, pour gagner une certaine initiative dans la conduite des négociations pour l’obtention de votre crédit, faites en sorte que votre banquier sache que vous avez pris le temps de vous informer sur les offres proposées par ses concurrents.
7 • Négocier au bon moment
Dans une certaine mesure, l’obtention du crédit dont vous avez besoin à un taux d’intérêt plus intéressant est une question de timing.
Si vous négociez un crédit en période faste, vous aurez plus de chance d’obtenir un crédit dans des conditions plus avantageuses puisque la banque prendra en compte votre marge de manœuvre.
Vous pourrez déterminer le bon moment pour vous rendre à votre banque en anticipant vos difficultés et vos besoins futurs. Attention toutefois à être le plus précis possible dans vos prévisions.
Demander un financement que vous n’utiliserez pas par la suite peut vous mettre dans une situation désastreuse.
8 • Rupture crédit de trésorerie
La non-reconduction ou l’arrêt d’un crédit de trésorerie peut être décidé par vous ou par votre banque :
- Si vous décidez d’arrêter votre prêt, vous devez en informer votre banque et procéder au remboursement du découvert éventuel et des agios ;
- Votre banque peut interrompre ou ne pas réitérer de manière unilatérale votre crédit de trésorerie, sans qu’elle n’ait à justifier sa décision. Elle doit dans ces cas vous en informer par écrit en respectant un préavis de 60 jours minimum.
Le respect du préavis n’est cependant pas à obligatoire si votre situation est déplorable ou si vous vous adoptez une attitude condamnable (actes malhonnêtes, réaliser des dépassements importants et fréquents du montant du crédit autorisé, non-respect des échéances convenues, dissimuler certains évènements ayant un impact important sur le prêt, etc.).
9 • Limiter vos garanties
Beaucoup de banques se couvrent exagérément en demandant des garanties élevées. La caution personnelle est la plus demandée.
Cette garantie vous oblige toutefois à prendre des risques plus élevés, puisque vous aurez à payer sur votre patrimoine personnel en cas de défaillance.
C’est pourquoi il est plus judicieux d’éviter ou de limiter les effets de cette caution en acceptant des conditions de crédit moins avantageuses ou en tentant d’obtenir un cautionnement mutuel.
10 • Tout se discute
Plusieurs éléments du crédit de trésorerie peuvent être négociés :
- Le montant du crédit : plus il sera élevé plus votre entreprise pourra mieux faire face à des difficultés ou réaliser des investissements plus conséquents. Attention toutefois à bien prendre en compte les agios. Et au risque de se redire, évitez de demander plus que le nécessaire ;
- Les intérêts : pour les diminuer, jouez sur la durée et mettez en avant le caractère avantageux de votre profil ;
- Les frais annexes : ils sont constitués des frais de dossier (frais de banque), des frais de garantie, des frais de courtage ;
- La caution ;
- Les frais de fonctionnement : ils peuvent varier de 0,2 % à 0,05 % ;
Les commissions carte bancaire : leur taux peut aller de 0,5 % à 0,8 %.
Enfin, sachez que si votre banque vous refuse un crédit de trésorerie, vous pouvez demander que votre dossier soit pris en charge par la Médiation du crédit ou le Codefi.
Si vous ne trouvez pas de solution auprès de ses organismes, vous pouvez enclencher une procédure de conciliation auprès du Président du tribunal du commerce ou un mandat ad hoc.